Jeannot Krecké et Jean-Louis Schiltz en mission d'information et de prospection économique aux Etats-Unis

Le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, et le ministre délégué aux Communications, Jean-Louis Schiltz, se sont rendus du 24 au 28 janvier 2005 aux États-Unis pour une mission d'information et de prospection économique. Cette visite était essentiellement ciblée sur le secteur des hautes technologies de l'information et des communications aux États-Unis.

Les ministres étaient accompagnés des membres de la task-force en matière de développement du secteur de la communication électronique, à savoir Gaston Reinesch, administrateur général au ministère des Finances, Georges Schmit, premier conseiller de gouvernement au ministère de l'Économie, et Jean-Paul Zens, premier conseiller de gouvernement au  ministère d'État, et directeur du Service des médias et des communications.

La délégation luxembourgeoise a rencontré sur place à Washington, Seattle et San Francisco aussi bien des cadres dirigeants d'entreprises déjà implantées au Luxembourg ou intéressés au Luxembourg comme site que des cadres de certaines entreprises-phares du secteur des technologies d’information et de communication.

A leur retour, lors d’une conférence de presse conjointe, les deux ministres ont situé cette mission d’information et de prospection dans son contexte luxembourgeois et européen, en expliquant les objectifs et les enjeux de leur démarche.

Stratégie de Lisbonne

Le ministre de l’Economie Jeannot Krecké, pour sa part, a placé d’emblée la visite dans le contexte de la stratégie de Lisbonne, dont la révision à mi-parcours constitue une des priorités de la Présidence luxembourgeoise. "Si nous voulons devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, l’innovation et la créativité sont de mise", a estimé Jeannot Krecké. "Nous devons nous donner dans le secteur des technologies de l’information et des communications les instruments qui sont nécessaires pour devenir plus performants et plus compétitifs", a-t-il constaté.

"De façon générale, la visite a permis de comprendre quelles potentialités d’autres pays et surtout les Etats-Unis voient dans les technologies de l’information et de la communication et dans quelle mesure nous pouvons développer ces outils au Luxembourg", a expliqué Jeannot Krecké.

Selon le ministre, cette question se poserait évidemment dans le contexte e-Government où il faudrait progresser davantage. Concernant la signature électronique, que la délégation luxembourgeoise a également évoquée avec ses interlocuteurs du secteur de la haute technologie américaine, le ministre souhaite l’implémenter le plus rapidement possible pour que le Luxembourg puisse jouer un rôle-phare en la matière. 

Quant au développement de la communication et du commerce électronique au Luxembourg en général, le ministre de l’Economie s’est montré confiant, se référant notamment aux récentes statistiques relatives à une enquête communautaire sur l’usage des technologies de l’information et de communication par les ménages et les particuliers en Europe: ainsi au Luxembourg, en 2004, 59% des particuliers âgés de 16 à 74 ans utilisaient régulièrement (au moins une fois dans la semaine précédant l’enquête) l’Internet. D’après cette enquête, la proportion des ménages ayant accès à Internet s’élève à 59% en 2004 par rapport à 45,4% en 2003. "Le Luxembourg se trouve ainsi en 4e position pour l’utilisation régulière de l’Internet par les particuliers en 2004", s’est félicité Jeannot Krecké.

Information et prospection

Le ministre délégué aux Communications, Jean-Louis Schiltz, pour sa part, a  rappelé qu’il s’agissait d’une visite par l’intermédiaire de laquelle "nous avons souhaité nous informer et en même temps prospecter".

"Un des objectifs majeurs de la visite consistait à mieux comprendre l’évolution générale du secteur de l’information et de la communication et les perspectives de développement futur afin d’anticiper les besoins en la matière", a souligné Jean-Louis Schiltz. La délégation luxembourgeoise a visité ainsi certaines entreprises-phares de ce secteur, comme Microsoft, Apple, Yahoo ou ebay.

"Parallèlement nous avons cherché à consolider les contacts avec certaines entreprises qui sont déjà implantées au Luxembourg comme AOL ou Amazon qui a annoncé en décembre 2004 que l’entreprise établirait son siège européen à Luxembourg", a informé le ministre Schiltz. 

"Il est clair que ce genre d’entreprises ne s’implante pas d’office au Luxembourg: il faut signaler sa présence, soigner les contacts, expliquer et discuter afin de mieux comprendre les besoins de ces entreprises ou les anticiper, et cela dans le but de développer le Luxembourg comme site attractif d’implantation", a expliqué Jean-Louis Schiltz, tout en renvoyant à la concurrence qui existe à ce niveau: "Les autres pays ne dorment pas, il ne faut pas penser que nous sommes les seuls à faire ce genre de mission économique".

L’attractivité du Luxembourg comme site repose, selon Jean-Louis Schiltz sur divers facteurs: "Le Luxembourg est une plateforme qui offre toute une série d’avantages en matière de technologies d’information, nous avons une histoire et un passé certain axé sur la communication et l’information (ondes radio, satellites etc), nous disposons d’un cadre réglementaire adéquat, nous disposons d’un environnement économique positif et stable, la situation fiscale n’est sans doute pas un désavantage, nous avons de bonnes infrastructures de communications, et nous profitons d’un plurilinguisme qui contribue à l’attractivité du site".

En matière de technologies d’information Jean-Louis Schiltz a tiré deux enseignements majeurs de la visite, l’un concernant la connexion aux autoroutes virtuelles de transmissions des données et l’autre concernant le cadre réglementaire.

Ainsi le Luxembourg serait bien connecté aux autoroutes virtuelles de l’information: si cela n’était pas le cas des entreprises comme AOL ou Amazon ne se seraient pas établies au Luxembourg.

Il faudra toutefois continuer les efforts dans ce domaine, a estimé Jean-Louis Schiltz. "Vu que le trafic sur ces autoroutes virtuelles ira sans doute en augmentant dans les prochaines années, j’ai décidé que le Service des médias et des communications en collaboration avec l’ILR procédera à la réalisation d’une étude sur les avantages et éventuels carences en matière de connexions à ces réseaux afin de rester compétitif en la matière", a-t-il souligné.

Concernant le cadre réglementaire dans le domaine de l’Internet et des technologies de l’information, celui-ci serait jugé généralement « très positif » par les entreprises américaines. Dans ce contexte Jean-Louis Schiltz a renvoyé à la loi relative à la protection des données dont il souhaite simplifier - conformément à l’accord de coalition - certains éléments qui ne créent pas une plus-value directe en matière de protection de la sphère privée. Parallèlement Jean-Louis Schiltz s’est montré confiant qu’il serait possible de transposer assez rapidement le "paquet Télécom" afin de compléter le cadre réglementaire luxembourgeois et le rendre plus compétitif encore.

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